VERMIGLIO

19/03/2025 - Par Perrine Quennesson
Il y a des films touchés par la grâce et, à n’en pas douter, VERMIGLIO, le deuxième long-métrage de l’italienne Maura Delpero, en fait partie. La claque.

C’est l’histoire d’un temps révolu qui résonne encore aujourd’hui. Le portrait d’une vie paysanne du milieu du XXe siècle qui ne s’embarrasse pas de l’image d’Épinal mais au contraire traite avec acuité des sourdes violences qui la traversent. Dans le village de Vermiglio, le temps s’écoule doucement entre leçons données par l’unique maître d’école, travaux manuels et fêtes religieuses. Quand débarque Pietro, un Sicilien déserteur, aussi beau qu’il est taiseux, c’est tout un bourg qui est en émoi, et en particulier la douce Lucia. Jamais passéiste, Maura Delpero (MATERNAL) raconte, avec son deuxième long-métrage VERMIGLIO, une société a priori archaïque dont les réflexes patriarcaux ne sont pas dépassés. Choisissant de porter son attention sur une famille nombreuse, la réalisatrice profite de chacun de ses membres pour raconter les pressions sociales, la violence du déterminisme et la grandeur du pardon et du contentement. Dans VERMIGLIO, il en va de la vie comme de la mort, un même élan à la fois grand et intime, une implosion dévastatrice mais silencieuse dans un cadre aussi beau qu’il est rude. C’est un tableau tout en contrastes et en subtilités qu’offre la cinéaste italienne et un coup de maître sans pourtant aucune arrogance. Sûrement l’un des plus grands films de l’année – le Lion d’Argent remis à la dernière Mostra de Venise ne s’y étant pas trompé.

Partagez cette chronique sur :
Sortie : 19.03.25
Réalisateur : Maura Delpero
Avec : Roberta Rovelli, Giuseppe De Domenico, Martina Scrinzi, Tommaso Ragno
Pays : Italie
Durée : 1h59
Partagez cette chronique sur :

Découvrez nos abonnements

En formule 1 an ou en formule 6 mois, recevez Cinemateaser chez vous !