ELIO

17/06/2025 - Par Aurélien Allin
Les réalisatrices d’ALERTE ROUGE et de MON TERRIER s’associent pour un coming of age spatial qui, derrière la loufoquerie, cache un grand cœur. Une jolie réussite.

« Sommes-nous seuls ? ». Cette question existentielle qui taraude l’humanité et qui l’a poussée à regarder les étoiles, voire à tenter de les atteindre, est aussi au centre de la nouvelle production Pixar, ELIO. On la retrouve de manière littérale puisque le récit suit un petit garçon, Elio, qui ne rêve que d’une chose : être un jour enlevé par des aliens qui l’emmèneraient loin de la Terre, loin de ses peines – il est orphelin et vit avec sa tante ; ses marottes et sa personnalité n’en font pas le gamin le plus prisé de la cour d’école. Jusqu’au jour où, par un concours de circonstances, des extra-terrestres kidnappent bel et bien l’enfant, croyant qu’il est le leader de notre planète… La question « Sommes-nous seuls ? » trouve ainsi immédiatement une réponse. Du moins, en apparence. Car lorsqu’on trouve la solution à un problème, celui-ci a tendance à se déplacer. Ce n’est ainsi pas tant la solitude potentielle de l’humanité dans l’univers qui importe ici, que la solitude du petit Elio qui, à travers de folles aventures dans l’espace, va découvrir qu’il n’a en fait jamais été seul. Ce cœur émotionnel, renforcé par un portrait asséché d’adultes incapables de s’émerveiller, fait évidemment la force d’ELIO. Car si cette thématique est traitée de manière plutôt conventionnelle, elle trouve de très jolis ressorts dans le récit. À commencer par cette histoire d’amitié qui va lier le petit humain à Glordon, un jeune alien mal dans sa peau et peu enclin à reprendre le business familial de tyran de l’espace. En aidant Glordon à s’épanouir, c’est forcément ses propres plaies que panse Elio. Cette trame fonctionne remarquablement bien, d’autant qu’elle n’est pas uniquement une source d’émotions, mais aussi d’un déluge presque intarissable d’idées malignes et de situations désopilantes. L’humour qui, par ailleurs, est une des qualités évidentes du film avec son protagoniste en décalage avec son monde et ses références rigolotes – un personnage se nomme Melmac, comme la planète d’ALF ; la musique reprend très subtilement des mécanismes de celles de E.T. ou RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE. Rires, larmes et esprit des productions Amblin : la formule a fait ses preuves et elle trouve ici un représentant qui, s’il reste plutôt mineur dans le pédigrée prestigieux de Pixar, n’en demeure pas moins de grande qualité.

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Sortie : 18.06.25
De : Madeline Sharafian et Domee Shi
Avec : les voix originales de Yonas Kibreab, Zoe Saldaña, Remy Edgerly
Pays : États-Unis
Durée : 1h39
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