Cannes 2025 : BONO : STORIES OF SURRENDER
Fin 2022, Bono s’est lancé dans une tournée peu commune : au lieu d’arpenter les stades avec ses comparses de U2, il proposait un seul-en-scène – ou presque, puisqu’il était accompagné d’un trio de musiciens – durant lequel il racontait quelques histoires de sa vie telles que rapportées dans son autobiographie. Un spectacle capté à New York par le cinéaste Andrew Dominik, qui connaît deux ou trois choses sur la pop et les musiciens – il a notamment dirigé deux formidables documentaires sur Nick Cave, ONE MORE TIME WITH FEELING et THIS MUCH I KNOW TO BE TRUE. Mais contrairement à ces deux derniers, qui parvenaient à une certaine universalité et pouvaient happer des profanes, BONO, par le ton employé, entre confidence et connivence, apparaît davantage destiné à des fans. Bono, plutôt bon acteur, se donne à fond pour re-jouer sa vie et la raconter, avec quelques idées de mise en scène malignes. La mise à nu est tour à tour impudique et nombriliste – ce qu’assume avec malice le chanteur – mais réserve des moments très touchants malheureusement parasités par quelques anecdotes volontairement cocasses mais moins intéressantes – le long segment sur Pavarotti. Reste l’ouvrage purement esthétique : aidé du splendide noir et blanc concocté par le chef opérateur Erik Messerschmidt, Andrew Dominik offre à ces confidences un bel écrin visuel, parfait véhicule à l’écrasant charisme de Bono, comme une continuation de son travail sur les icônes effectué sur BLONDE et L’ASSASSINAT DE JESSE JAMES.
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De : Andrew Dominik
Avec : Bono, Gemma Doherty, Kate Ellis, Jacknife Lee
Pays : États-Unis
Durée : 1h26