WHEN THE LIGHT BREAKS
L’Islande aurait-elle un pouvoir magique sur le temps ? C’est en tous cas le sentiment qui émane des films de Rúnar Rúnarsson. Après VOLCANO et son retraité sortant de sa stase pour profiter des années restantes et ECHO, captation fragmentée des quelques jours précédant Noël, WHEN THE LIGHT BREAKS concentre sur une seule journée l’impact d’un deuil. Gunni fait partie des victimes d’une terrible explosion qui traumatise le pays. Ce décès met un coup d’arrêt brutal à la nouvelle vie qu’il allait entamer avec Una, avec qui il avait une liaison clandestine. Il était même sur le point de rompre avec Klara, sa compagne. Face à cette dernière, libre de manifester son chagrin, Una se retrouve seule avec une tristesse qu’elle doit taire. Un silence qui devient oppressant quand les deux femmes se rencontrent et se rapprochent, sœurs dans le deuil. WHEN THE LIGHT BREAKS ne joue pourtant jamais sur le suspense d’une confrontation. Tout comme il refuse de tirer profit de son contexte : Rúnarsson s’efforce de contenir son film dans le désarroi face à un drame aussi soudain, d’observer la vie reprendre son cours. La catharsis se fait alors caressante, autour du compagnonnage des deux jeunes femmes, naissant au crépuscule des funérailles d’un amour commun. Rúnarsson leur faisant serment d’un deuil apaisé par la promesse de nouvelles aubes.
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Réalisateur : Rúnar Rúnarsson
Avec : Elín Hall, Katla Njálsdóttir, Ágúst Örn B. Wigum, Mikael Kaaber
Pays : Islande
Durée : 1h22