Cannes 2024 : LE PROCÈS DU CHIEN

19/05/2024 - Par Perrine Quennesson
Actrice appréciée du cinéma d’auteur, qu’on a pu croiser entre autres chez Justine Triet et Danielle Arbid, comédienne de théâtre et dramaturge, Laetitia Dosch passe derrière la caméra, pour le rire et pour la fraîcheur.

On la savait déjà sensible aux animaux. En effet, en 2019, Laetitia Dosch partageait la scène avec un véritable cheval dans la pièce « Hate », qu’elle avait écrite pour mettre au même niveau les deux espèces, humaine et équine. Avec LE PROCÈS DU CHIEN, elle prolonge sa réflexion sur la place et la considération du monde animal. Dans cette histoire, dont elle est aussi la scénariste, elle incarne Avril, une avocate lunaire et gentille. Voire un peu trop, au point qu’elle attire toutes les causes perdues du coin. Mais cette fois, elle s’est promis d’arrêter. Sauf que quand Dariuch l’implore de défendre son fidèle ami à quatre pattes, Cosmos, accusé d’avoir mordu au visage une femme, elle ne peut pas refuser. Au point de faire bouger les lignes sur la manière dont sont considérés les animaux de compagnie par la loi. En effet, dans le Code civil, un chien (chat, oiseau, lapin, etc… rayer mentions inutiles) fut longtemps inscrit dans la catégorie « bien meuble », ou, autrement dit, aux yeux de la loi, les animaux ne valaient pas mieux qu’une vulgaire table. Et c’est autour de cet enjeu divertissant, et, au final, politique, que s’arc-boute la trame du film. Teinté de comédie, le long métrage est à l’image que l’on se fait de sa réalisatrice qui réalise ici son premier film : foutraque, enlevé et sincère, avec un petit cœur battant à fleur de peau. Si le récit semble s’encombrer de détours, d’apartés plus ou moins à-propos – dont une histoire de jeune garçon maltraité – LE PROCÈS DU CHIEN ne perd jamais la petite musique qui fait tout son charme. Pour l’accompagner dans cette folie douce, moins bébête qu’elle n’en a l’air, Laetitia Dosch s’est entourée de seconds rôles hauts en couleur. On retrouve ainsi François Damiens en Dariuch envahissant et paumé, comme tout droit sorti d’une de ses caméras cachées et Anne Dorval, géniale en avocate zélée aux ambitions politiques populistes. Mais la palme, si l’on peut dire, revient à Jean-Pascal Zadi, à la fois drôle, émouvant et séduisant dans le rôle de Marc, l’éducateur de la SPA en charge de Cosmos pendant son inculpation. Plus Snoopy que Baskerville, LE PROCÈS DU CHIEN n’en manque cependant pas, de chien.

Partagez cette chronique sur :
Sortie : 11/09/24
Réalisateur : Laetitia Dosch
Avec : Laetitia Dosch, François Damiens, Pierre Deladonchamps
Pays : France
Durée : 1h23
Partagez cette chronique sur :

Découvrez nos abonnements

En formule 1 an ou en formule 6 mois, recevez Cinemateaser chez vous !