Richard Linklater, HIT MAN et la comédie

06/09/2024 - Par Renan Cros
De DAZED & CONFUSED à EVERYBODY WANTS SOME !! en passant par ROCK ACADEMY, les comédies jalonnent la filmographie de Richard Linklater. Il récidive avec HIT MAN. Entretien.

La rentrée fait la gueule mais heureusement HIT MAN devrait nous redonner le sourire. Comédie noire, drôle et romantique, le nouveau film de Richard Linklater joue avec les genres et offre à Glen Powell – également co-scénariste – un rôle en forme de cours magistral de comédie. Dans les pas d’un prof de fac timide, transformé en indic et faux tueur à gages pour la police, HIT MAN mélange avec grâce l’élégance de la comédie à l’ancienne et l’énergie du cinéma d’aujourd’hui. Un film caméléon, comme son réalisateur, capable de zigzaguer entre les genres, les styles et les budgets depuis plus de 30 ans. Syndrome de l’imposteur, Billy Wilder et claquettes, Richard Linklater se raconte.

Ce qui surprend le plus devant HIT MAN, c’est peut-être à quel point ça semble être une récréation pour vous. C’est un film très fun, très joyeux et généreux…
Richard Linklater : C’est un film pour prendre du plaisir. Et on n’a plus l’habitude, je crois. C’est amusant que vous le ressentiez comme une anomalie. Ça veut dire qu’aujourd’hui, le sérieux et le sombre ont gagné. C’est peut-être pour ça que HIT MAN est un film à l’ancienne. C’est un film fun, pour mélanger les genres et voir ce que ça donne. On n’est pas obligés de faire constamment des films pour tirer la gueule. On peut avoir envie de faire et voir des films pour le plaisir. C’est une comédie mais ce terme aujourd’hui est trop souvent réducteur. On attend d’une comédie d’être une grosse machine à gags. HIT MAN est plus une comédie comme je les aimais quand j’étais enfant : des films qui racontent des histoires dont on sait qu’elles vont bien se terminer, même s’il arrive le pire au milieu. Une fois qu’on sait où on va, on peut tout se permettre en chemin.

HIT MAN a un ton très particulier, difficile à résumer. C’est un polar, un film d’arnaque mais aussi une comédie romantique avec des flingues. Comment vous, le définiriez-vous ?
Ça a été la plus grande difficulté sur ce film, je crois. Faire comprendre aux financiers qu’un film pouvait être plein de choses à la fois. Quand je parlais de comédie romantique, les gens s’attendaient à quelque chose que le film n’est pas vraiment. Même chose pour le polar. C’est dur, aujourd’hui, de tracer un chemin qui n’est pas déjà balisé. Ça fait peur aux financiers. On nous a beaucoup demandé de « clarifier » le film, de faire un choix. Selon ces gens, pour que ça marche, il fallait que le film n’aille que dans une seule direction. Alors qu’à l’écriture, avec Glen, on a justement pris beaucoup de plaisir à ce que le film soit très ouvert, très vivant. Mais les financiers n’ont pas envie de ça, pour la plupart. Ça les rassure que la vie soit dans une case – alors que nos vies ne le sont pas, en vrai. Parfois, vous passez un bon moment et un coup de fil change tout. Alors pourquoi dans un film, ça ne serait pas possible ? Tout peut dégénérer très vite. Cette formule qui résume la vie, c’est aussi bien la base d’une comédie que d’un drame. Alors faisons les deux en même temps. Au final, pour leur plaire, on a fini par leur dire que c’était un thriller sexy. Et tout le monde était content !

Ce genre de comédie très sophistiquée, qui mélange les genres, fait penser à l’œuvre de Preston Sturges. HIT MAN rappelle beaucoup la structure et le rythme d’UN CŒUR PRIS AU PIÈGE (THE LADY EVE, 1941) avec son apologie du mensonge comme ciment romantique…
J’adore le cinéma de Preston Sturges et vous avez raison, j’avais ce film en tête pour HIT MAN. Je dis toujours que c’est la rencontre entre UN CŒUR PRIS AU PIÈGE et ASSURANCE SUR LA MORT de Billy Wilder. D’ailleurs, si Wilder a si bien fait du film noir, c’est qu’il maîtrisait parfaitement la comédie, aussi. La frontière est mince entre les deux genres. Je voulais explorer ça avec HIT MAN. J’aime le rythme et l’exigence de ces films d’avant. La screwball comedy, ça n’est que du rythme et comment deux personnes dont tout le monde sait qu’elles vont finir ensemble passent 1h30 à se repousser. Hollywood a trouvé tellement de manière de mettre un couple à l’épreuve… Mais à l’époque, ils étaient extrêmement limités par la morale et le code Hays. Dans HIT MAN, on avait envie que le mensonge soit nettement plus grave, plus immoral. Si vous mettez des cadavres au milieu d’une comédie romantique, qu’est-ce qui se passe ? Si vous traitez le film noir comme une comédie romantique, qu’est-ce qui se passe ? C’est ça le plaisir de faire un film : essayer. Après, ça ne plait pas à tout le monde, je peux le comprendre. Je sais que le public américain, par exemple, a eu du mal à adhérer à certains choix que font les personnages. On a l’habitude que ce genre de films nous fasse aimer les personnages. Là, c’est un peu plus compliqué.

« Je dis toujours que HIT MAN est la rencontre entre
UN CŒUR PRIS AU PIÈGE [de Preston Sturges] et ASSURANCE SUR LA MORT de Billy Wilder. »

Chez Sturges et Wilder, la comédie est toujours un moyen de questionner l’éthique et de s’interroger sur la recherche du bonheur. Derrière la comédie, HIT MAN interroge la notion d’identité et la façon dont on s’invente dans le regard des autres. Sauf que vous faites de ce mensonge une condition du bonheur…
Il faut toujours faire attention à qui on prétend être, parce qu’on finit toujours par le devenir. Ce n’est pas simple d’être soi, parce qu’on prend le risque de déplaire. On en parle très sérieusement là, vous et moi, mais au départ, l’idée nous faisait surtout marrer, avec Glen. L’histoire d’un type qui prétend être quelqu’un d’autre et qui finit par le devenir. C’était comme une sorte de FREAKY FRIDAY, sans le fantastique. Il est piégé dans l’identité d’un autre. Mais cette histoire de mensonges et d’identité, c’est un vieux trope de comédie : quelqu’un vous aime pour celui que vous n’êtes pas. C’est tout le problème de l’amour : vous ne savez jamais si la personne vous aime pour qui vous êtes ou pour ce qu’elle imagine que vous êtes.

Comment expliquez-vous, aujourd’hui, le déclin de la comédie américaine ?
Vous êtes sûr de ça ? La comédie est éternelle, on en aura toujours besoin. C’est l’industrie qui, aujourd’hui, ne sait pas quoi en faire. Comédie et industrie, ce sont déjà deux termes qui ne vont pas du tout ensemble. Ces gens s’imaginent qu’une comédie s’invente en laboratoire, qu’il y a une formule magique parfaite… Forcément ça foire ! À chaque fois que je fais une comédie, je reviens aux bases, aux fondamentaux. La comédie, c’est l’art classique par essence. Quand on me parle de « comédie moderne », je ne vois pas bien ce que ça veut dire. Plus vous essayez de faire le malin en comédie, plus votre film est rapidement périmé. Faire un film sur les Emoji, franchement… La comédie n’a rien à voir avec la mode. La comédie, c’est fondamental. C’est pour ça que Buster Keaton est toujours aussi drôle. C’est instinctif, sincère. Si vous prenez le public pour un con, il va se lasser. L’industrie pense faire de l’argent. Alors qu’il faut d’abord faire des films. On n’a pas besoin d’un gros budget pour faire une bonne comédie. Hier soir, j’ai vu un film indépendant américain, RENT FREE de Fernando Andrés, tourné avec pas grand-chose. Mais le scénario, la mise en scène, les acteurs… : c’était tout ce qu’il fallait. La comédie américaine existe toujours, sauf que maintenant, il faut aller la chercher. Beaucoup de comédies ont coûté trop cher et n’ont pas assez rapporté. Alors les studios ont peur. C’est aussi la faute de ces mégastars qui ont imposé des budgets impossibles. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que, petit à petit, les studios vont revenir à la raison et produire des comédies comme il faut. Je découvre chaque jour de nouveaux jeunes auteurs et autrices. Le genre revient. Mais il va falloir que l’industrie comprenne qu’une comédie n’est pas forcément faite pour tout le monde. C’est le genre le plus risqué, la cible est parfois toute petite. Mais quand les films tapent dans le mille, ils tapent fort.

HIT MAN était en 2023 hors compétition au Festival de Venise. C’est assez rare de voir une comédie dans un grand festival. Est-ce qu’elle a aussi besoin de reconnaissance ?
On a besoin qu’elle soit prise au sérieux oui, mais pas trop non plus. C’est un équilibre fragile. À Venise, les gens venaient me voir presque soulagés et me dire « merci ». Comme si on leur avait proposé une respiration. C’était drôle. Ça arrive rarement, en festival, qu’on vous dise merci.

« La comédie, c’est l’art classique par essence.
Quand on me parle de « comédie moderne », je ne vois pas bien ce que ça veut dire. »

Avec ce film qu’il a co-écrit avec vous, Glen Powell montre qu’il est un acteur tout terrain. Aussi à l’aise dans le polar, la comédie burlesque ou romanesque. On a l’impression que c’est une bande démo de son talent…
Quand j’ai rencontré Glen, il était encore adolescent. C’est un garçon très drôle. Vraiment très drôle. Aujourd’hui, les gens le découvrent dans des films où il joue les beaux mecs… Mais c’est le problème avec l’industrie : elle vous réduit à ce dont elle a besoin. Glen le fait très bien, le beau mec, sauf que le public doit imaginer qu’il n’est que ça. Alors que c’est l’un des acteurs les plus fins, les plus intelligents que je connaisse. C’est pour ça qu’il est aussi crédible en prof, je crois. Avec HIT MAN, je crois que Glen a écrit tous les rôles qu’on ne lui propose pas. Il aime jouer. C’est toute sa vie. Peu de gens le savent mais enfant, il a fait beaucoup de comédie musicale – peut-être la meilleure école qui soit pour apprendre son métier. En grandissant, il est devenu ce mec massif, très séduisant. Le parfait héros de film d’action Mais à l’intérieur de lui, il y a toujours ce petit garçon qui faisait des claquettes et qui aimait changer de costume rapidement. On a écrit HIT MAN pour ce petit garçon, je pense.

Son personnage est un vrai caméléon. Comme vous, au fond. Vos films sont très différents les uns des autres et tous semblent s’adapter à leur époque. Comme si vous étiez l’image du réalisateur américain parfait qu’on imagine…
J’ai du mal à définir mon travail. À me définir tout court, d’ailleurs. J’aime bien avoir cette latitude de pouvoir être n’importe qui, de faire les films que je veux sans me poser de questions. Au début, ça surprenait. Les gens me disaient « Oh tu veux faire un film comme ça. C’est très différent de ce que tu as fait avant ! » et je me posais des questions. Je me demandais si c’était une bonne chose de ne pas donner aux gens ce qu’ils attendent. Mais moi, je ne vois pas mes films comme ça. Pour moi, ce sont des histoires à raconter. J’ai l’impression que les gens veulent que les cinéastes fassent et refassent le même film, indéfiniment. Ça les rassure. Moi, ça m’angoisse.

Mais pour continuer à faire des films comme vous le souhaitiez, avez-vous dû vous déguiser, vous aussi ?
Pas tant me déguiser que disparaître. Laisser les films prendre toute la place et avaler mon ego. Je mets toute ma vie dans les films que je fais. Je ne vis que pour ça. Je suis capable de tout sacrifier pour un film, pour qu’il existe. Mais j’ai compris que je ne devais rien attendre en retour. C’est la condition pour pouvoir les faire comme j’ai envie de les faire. Ne pas être au centre. Pendant longtemps, tout le monde s’en foutait des réalisateurs. J’ai grandi en regardant des films sans savoir qui les avait faits. Le plus célèbre quand j’étais petit, c’était Alfred Hitchcock. Je connaissais son nom mais je ne savais pas trop en quoi consistait son métier. Et au fond, ça me va très bien si les gens ne connaissent pas mon nom. Tant que les films sont vus. Je n’aime pas vraiment qu’on parle de moi. Je ne suis pas très à l’aise avec ça. C’est dans mon caractère.

Ça a dû être un cauchemar d’être célébré à Paris lors d’une rétrospective au Centre Pompidou, alors…
Oui, je vous parle de disparaître et à Paris c’était tout l’inverse ! Parfois, il faut savoir accepter les compliments. Et puis mes enfants voulaient visiter Paris, alors c’était l’occasion. Je peux me faire à l’idée d’être un peu « mal à l’aise » avec l’attention qu’on me porte si c’est pour vivre des moments comme ça. Voir mon nom écrit en grand dans ce musée que j’adore, c’était quelque chose pour moi. Un cadeau. Voilà, je l’ai pris comme un cadeau.

« À l’intérieur de Glen [Powell], il y a toujours ce petit garçon qui faisait des claquettes. »

Vous semblez ne pas avoir conscience de l’impact de votre cinéma sur toute une génération. SLACKER a transformé la comédie américaine, BOYHOOD et la trilogie BEFORE ont prouvé que le cinéma pouvait capter la vie…
C’est très agréable d’entendre tout ça mais je ne suis qu’un réalisateur parmi tant d’autres. Bien sûr que ça me touche quand on me dit qu’un film sur lequel j’ai travaillé il y a 10 ou 15 ans résonne encore pour des gens qui, parfois, n’étaient même pas nés à l’époque du tournage. Évidemment. Mais ça, c’est la force du cinéma. De tous les arts, c’est le plus accessible, je crois. Celui qui nous connecte le plus vite aux autres et à leurs émotions. C’est un peu magique. Dans les années 1980, j’ai écrit à Robert Bresson. Ses films m’avaient bouleversé. Alors je lui ai écrit une lettre. Et il m’a répondu. Il était touché qu’un jeune type du Texas ait vu ses films. C’était inattendu, pour lui. Mais les films sont faits pour durer. C’est facile de faire des films au présent avec des références pop qui flattent le public. Mais dans 10 ans, qui les comprendra ? Ce n’est pas parce qu’il est accessible que le cinéma doit être jetable. Plus les films partent d’une expérience humaine, plus ils sont reliés à quelque chose de vivant, plus ils traversent le temps.

Est-ce que le cinéma des autres est toujours une inspiration pour vous ? Est-ce qu’il faut s’inscrire dans une lignée quand on crée ou au contraire, inventer son propre langage ?
Aujourd’hui, la tendance voudrait qu’on efface le passé, qu’on réinvente tout. Je crois que les meilleurs peintres, les meilleurs musiciens sont ceux qui ont appris des œuvres du passé. L’Histoire du cinéma est tellement riche, il y a tellement d’inspirations différentes, de propositions différentes… Un cinéaste qui vous dit que les films des autres ne l’inspirent pas, ment ou se ment à lui-même. Les images restent. Vous ne savez pas toujours comment elles circulent en vous, mais elles sont là. Donc on crée toujours à partir des films des autres. Avec HIT MAN, je sais dans quel genre je m’inscris, je sais qui en sont les maîtres, ce qu’ils y ont fait. Tout ça, je l’ai en tête. Mais je ne veux pas faire un film que j’ai déjà vu. C’est tout le paradoxe. Avec l’inspiration des autres, il faut chercher comment emmener les films ailleurs. Alors, on cherche, on invente. Quand je tourne WAKING LIFE, A SCANNER DARKLY ou même BOYHOOD, j’ai bien conscience de leur dimension expérimentale. Pourtant les histoires que j’y raconte viennent d’avant… C’est ce qui m’anime en tant que scénariste et réalisateur. Fouiller le passé, raconter le présent et imaginer le futur.

Vous venez justement de finir un film sur Jean-Luc Godard et le tournage d’À BOUT DE SOUFFLE…
Oui, c’est exactement ce qu’on était en train de se dire. Faire un film sur Godard en 2024, c’est à la fois lui rendre hommage mais aussi chercher comment son cinéma résonne aujourd’hui et ce qu’il peut inspirer. Je ne fais pas un film de Jean-Luc Godard, pas du tout. Ses films me nourrissent, me travaillent mais il ne s’agit en aucun cas de l’imiter ou de pasticher son cinéma. De la même manière que HIT MAN est nourri par le cinéma de Sturges et de Wilder, celui-ci sera nourri par la personnalité et le cinéma de Jean-Luc Godard. C’est un défi de filmer Godard. On sait tellement de choses sur lui, ses films sont tellement des monuments de l’Histoire du Cinéma. J’ai essayé de désapprendre tout ce que je savais. À la fois de son histoire mais aussi de mon parcours de cinéaste. Je voulais faire ce film comme si c’était mon premier film. Tout désapprendre pour retrouver la liberté qu’était celle de Godard sur le tournage d’À BOUT DE SOUFFLE. Essayer de retrouver l’enthousiasme. Se défaire des habitudes. C’était très réjouissant, très vivant. J’ai tourné avec de jeunes acteurs français, tous merveilleux. J’ai hâte que vous découvriez le film.

Vous continuez également le tournage de MERRILY WE ROLL ALONG, l’adaptation de la comédie musicale de Stephen Sondheim, qui va s’étendre sur plus de 15 ans. Pourquoi cette pièce vous touche-t-elle autant ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de suivre comme ça des acteurs sur des années ?
J’aime profondément cette histoire. Ce que Sondheim raconte, la façon dont il a construit cette pièce à l’envers, révèle des choses profondes de nous, de nos relations aux autres, de ce qu’on gagne et de ce qu’on perd. J’étais très heureux de voir la pièce revenir à Broadway cette année. C’est peut-être la meilleure version jamais créée. Quand j’ai commencé le film il y a quelques années, on avait un peu oublié cette œuvre de Sondheim. Aujourd’hui elle résonne à nouveau et ce que Jonathan Groff, Lindsay Mendez et Daniel Radcliffe ont créé sur scène, j’espère que je réussirai à le faire aussi avec ma caméra et mon casting (Paul Mescal, Ben Platt et Beanie Feldstein, ndlr). Pendant longtemps cette pièce a été le plus gros échec de Sondheim et il était d’accord avec moi sur le fait que, peut-être, ça ferait un grand film… On verra bien. La pièce est divisée en neuf parties. Nous allons bientôt tourner la troisième. Donc nous avons encore le temps… Rendez-vous dans 17 ans pour discuter du résultat.

Crédits photos : © 2023 All The Hits, LLC. All Rights Reserved

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Sortie : 04.09.24 sur MyCanal
Réalisateur : Richard Linklater
Avec : Glen Powell, Adria Arjona, Austin Amelio, Retta, Sanjay Rao
Pays : États-Unis
Durée : 1h50
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