SEPTEMBER & JULY

18/02/2025 - Par Aurélien Allin
L’actrice Ariane Labed passe à la réalisation avec ce premier film joliment étrange et onirique, présenté au Certain Regard du dernier Festival de Cannes.

Au lycée, September et July sont ostracisées, traitées de tarées par à peu près tout le monde. La première, l’aînée, fait tout ce qu’elle peut pour protéger sa cadette, quitte à jouer des poings et à se faire régulièrement renvoyer. Après un énième accrochage avec d’autres élèves, le récit s’arrête brutalement. Fond noir. Lorsque l’image réapparaît, le ratio de l’image n’est plus le même. Quelque chose a changé, un acte irréparable a eu lieu, qui bouleverse la dynamique de la cellule formée par les deux adolescentes et leur mère célibataire. Toutes les trois s’exilent alors à la campagne. Ce choix de mise en scène au tiers du récit n’est pas la moindre des audaces de SEPTEMBER & JULY, premier film qui prend le risque de suivre des personnages de plus en plus difficiles à cerner à mesure que l’histoire avance, voire à apprécier par moments – notamment parce que l’emprise de September sur July, au départ bienveillante, se fait de plus en plus malsaine. La caméra d’Ariane Labed, collée à ses trois protagonistes mais jamais abusive ou intrusive même quand elle capture leurs traumas et leurs colères, permet au film d’asseoir autant sa bizarrerie que sa tendresse et de mener le spectateur à interroger toujours un peu plus ce qu’il voit. Une étrangeté qui noie le poisson au risque de créer une distance, mais qui se révèle payante dans son dernier acte et son dernier plan renversant.

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Sortie : 19.02.25
Réalisateur : Ariane Labed
Avec : Mia Tharia, Pascale Kann, Rakhee Thakrar, Niamh Moriarty
Pays : Irlande / France
Durée : 1h39
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