SALEM

28/05/2024 - Par Alex Masson
Après une première mouture un peu lourde, SALEM, deuxième film du réalisateur de SHÉHÉRAZADE, renaît de ses cendres cannoises grâce à un remontage plus digeste.

Les douleurs du temps qui passe sont l’un des motifs de SALEM, dans lequel un père emprisonné ressent terriblement le poids de l’absence de sa fille qu’il n’a pas vue grandir. Le second long-métrage de Jean-Bernard Marlin (après SHÉHÉRAZADE en 2018, César du meilleur premier film) est passé par le festival de Cannes l’an dernier dans une forme très inaboutie noyant son ambition sous un trop-plein de digressions. Depuis, il avait disparu des radars… pour mieux revenir. Remontée, pour ne pas dire entièrement reformulée, cette odyssée dans la cour des miracles marseillaise a été remise en ordre pour mieux énoncer son propos. Ou plutôt sa prophétie, celle d’un monde qui finira par être englouti par la violence s’il ne se résout pas à aller vers l’amour. La force de cette deuxième mouture, c’est qu’elle zigzague entre Shakespeare de la Canebière et fable mystique orientale. SALEM déshabille le folklore phocéen écrit par les chaînes d’infos à coups de faits divers pour aller y chercher une pureté vibrante des sentiments. Pas si éloigné que ça du RÈGNE ANIMAL dans sa volonté de renouveler l’imaginaire du cinéma français, Jean-Bernard Marlin sait intégrer les mouvements sociétaux comme les métissages culturels qui font la France d’aujourd’hui. Et si quelques boursouflures persistent (cet inutile détour final par le western urbain), SALEM lévite très au-dessus du tout-venant.

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Sortie : 29.05.24
Réalisateur : Jean-Bernard Marlin
Avec : Dalil Abdourahim, Oumar Moindjie, Wallen El Gharbaoui, Mohamed Soumare
Pays : France
Durée : 1h43
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