RAPACES

01/07/2025 - Par Emmanuelle Spadacenta
Suite au meurtre d’une jeune fille, des enquêteurs de « Détective » partent à la chasse au scoop. Mais le rapace n’est pas celui qu’on croit.

« On met notre nez là où la police n’ose même pas mettre la main ». Les journalistes de « Détective » enquêtent à leur manière. Magazine papier à très gros tirage, flattant la curiosité malsaine des lecteurs… On les dit relégués aux « chiens écrasés » quand le même fait divers gagne ses galons de « fait de société » lorsqu’il est traité par la télé. Quand une jeune fille est retrouvée dans un champ, morte après avoir été défigurée à l’acide, Samuel (Sami Bouajila) part à la pêche aux infos et use de toutes les magouilles pour progresser. Le simple voyeurisme ne saurait expliquer le succès d’un tel canard. Le film tient à rappeler que dans le contexte d’une presse écrite qui meurt, sa longévité est beaucoup due à son sérieux, à ses sources vérifiées, à son entêtement, que sauraient éclipser des titres bien racoleurs et un peu de storytelling. Si le récit tend d’abord à faire l’inventaire laborieux des journalistes qui s’engagent dans une telle carrière, RAPACES gagne radicalement à suivre à la trace Samuel sur le terrain jusque dans le milieu interlope des cibistes. Il culmine dans une longue scène de restaurant, d’une tension irrespirable – sa raison d’être. C’est alors qu’on comprend la présence – un peu encombrante jusque-là – de la fille de Samuel, stagiaire au journal. Elle est là pour rappeler, comme l’avait si bien fait LA NUIT DU 12, qu’il existe une dark-France dans laquelle aucune femme n’est en sécurité.

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Sortie : 02.07.25
De : Peter Dourountzis
Avec : Sami Bouajila, Mallory Wanecque, Valérie Donzelli, Jean-Pierre Darroussin
Pays : France
Durée : 1h44
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