LA RÉCRÉATION DE JUILLET
Parfois, il n’en faut pas beaucoup pour imprimer la rétine. Pas de grands moyens, pas de pyrotechnie ni de scénario à twists ; juste réussir à donner la sensation troublante que ces ombres sur l’écran nous ressemblent. Que ce qui se raconte là comme une fable pourrait bien nous toucher, nous regarder et repartir avec nous de la salle. Ça s’appelle le charme. Et c’est toute la réussite de cette RÉCRÉATION DE JUILLET. Gaspard, professeur de musique dans son ancien collège, décide de ne pas quitter l’établissement alors que l’été est là. Comme une sorte de Robinson, il se crée dans le bâtiment une île où il invite ses meilleurs amis, comme un retour à l’enfance. Et si en retournant dans le temps, on pouvait conjurer la mort et faire en sorte d’arrêter d’être tout à fait sérieux ? Magnifiquement porté par une troupe de comédiens menée par Andranic Manet, décidément un nom à suivre, le film réussit à faire dialoguer le passé et le présent avec une douceur, une délicatesse qui emportent tout. Les réalisateurs composent une fantaisie toujours au bord des larmes, avec ces grands adultes qui cherchent à reproduire les gestes d’hier, avec ces mots qu’on se balance pour éviter de se dire l’essentiel, avec les larmes qui viennent malgré tout. Beau film de deuil, joyeux film de bande, LA RÉCRÉATION DE JUILLET porte bien son nom. Un film pour jouer, inventer et apprendre à vivre ensemble.
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Réalisateur : Pablo Cotten et Joseph Rozé
Avec : Andranic Manet, Alassane Diong, Alba Gaia Bellugi, Carla Audebaud
Pays : France
Durée : 1h20