JUSQU’AU BOUT DU MONDE

02/05/2024 - Par Aurélien Allin
Viggo Mortensen continue d’affirmer ses talents de cinéaste avec ce western au souffle romanesque obsédant.

Jeunes mariés, Vivienne (Vicky Krieps) et Holger (Viggo Mortensen) sont séparés lorsqu’il s’engage sur le front de la guerre de Sécession. Restée seule dans sa bourgade du Nevada, elle subit les assauts du fils d’un riche rancher. Après FALLING, examen d’une relation filiale tumultueuse, Viggo Mortensen se saisit du western et du grand Ouest américain avec raffinement. Comme dans son premier film, il opte pour une construction en flashbacks, fluide et organique qui, si elle n’empêche pas l’intrigue d’être plutôt balisée, permet à la relation qui unit les deux protagonistes de s’épanouir avec force. Affranchie de toute chronologie, elle débute à l’écran dans la tragédie et l’élégie, avant de révéler toute sa richesse – l’égalité qui les unit ; la force de caractère de Vivienne, son indépendance ; l’humanité de Holger, sa capacité à examiner sa vulnérabilité. L’alchimie qui, immédiatement, unit Krieps et Mortensen, insuffle à JUSQU’AU BOUT DU MONDE une candeur romantique d’autant plus touchante qu’elle n’est pas dénuée de réalisme. Sans esbroufe, avec une mise en scène tout en retenue où la caméra prend le temps de capturer les prestations des acteurs, Mortensen construit un univers palpable. Une tangibilité comme une caisse de résonance : ce qu’il raconte, autant du féminin et du masculin que du néolibéralisme, fait écho avec pertinence à l’époque. Un film qui, sans crier garde, hante.

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Sortie : 01/05/24
Réalisateur : Viggo Mortensen
Avec : Vicky Krieps, Viggo Mortensen, Solly McLeod
Pays : Canada / Danemark
Durée : 2h09
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