JURASSIC WORLD : RENAISSANCE
La trilogie JURASSIC WORLD s’était fondée sur une promesse, contenue dans son titre : les dinosaures vivant parmi les humains. Une idée attendue depuis longtemps dans la franchise, malheureusement exécutée sans soin dans LE MONDE D’APRÈS. Comment continuer ? Avec un soft reboot. JURASSIC WORLD : RENAISSANCE nous apprend que les dinosaures ont finalement peiné à survivre sur l’entièreté du globe. Les survivants sont désormais cantonnés à quelques zones tropicales interdites aux humains. Dans ce contexte où tout le monde s’est lassé des dinosaures, une entreprise pharmaceutique ambitionne de récupérer le sang de quelques-uns d’entre eux pour un traitement des maladies cardiaques. Un groupe de mercenaires, mené par Zora (Scarlett Johansson, fan de la licence, très convaincante), part sur une île laboratoire secrète depuis longtemps abandonnée par InGen… RENAISSANCE a beau refaire le coup de « l’île dont on ne connaissait pas l’existence » comme LE MONDE PERDU, son postulat se révèle suffisamment bien amené pour capter l’attention. En choisissant un décor d’île tropicale, RENAISSANCE annonce son intention : revenir aux sources et à l’esprit du tout premier JURASSIC PARK. La formule est risquée et ne se révèle d’ailleurs pas toujours payante –le récit perd parfois de son rythme et de son impact lorsqu’il s’attarde sur les mésaventures d’une famille rejouant celles d’Alan Grant, Lex et Tim dans le film originel. Pourtant, RENAISSANCE réussit son pari grâce à l’assurance de Gareth Edwards à la réalisation. Lui qui n’aime rien tant que le gigantisme et l’a prouvé avec talent dans MONSTERS ou GODZILLA, échafaude un spectacle qui, une fois l’exposition passée, aligne les moments de bravoure avec une impeccable régularité – avec, pour culmination, la scène du radeau tirée du premier roman de Michael Crichton mais jamais filmée par Spielberg sur JURASSIC PARK. Qu’il rejoue LES DENTS DE LA MER ou INDIANA JONES, Edwards convoque l’héritage spielbergien avec rigueur. Il s’amuse même à refaire très visiblement des scènes mémorables de JURASSIC PARK, exercice de mise en abîmes méta qui questionne les regards du cinéaste et du spectateur quant à la manière de filmer et de recevoir le merveilleux. Loin de jouer au petit copiste, Edwards injecte aussi sa propre personnalité – sa gestion des apparitions et disparitions des dinosaures, sans jumpscares, est une leçon de mise en scène – et explore la plupart des thèmes et figures de ses précédents films en un touchant geste de réappropriation. Original, RENAISSANCE ne l’est pas. Mais il ressuscite avec allant un esprit, jouissif, du film d’aventure.
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De : Gareth Edwards
Avec : Scarlett Johansson, Mahershala Ali, Jonathan Bailey, Rupert Friend
Pays : États-Unis
Durée : 2h13