EN FANFARE

En découvrant qu’il est malade, Thibault, chef d’orchestre de renom, apprend qu’il a été adopté. Son frère, Jimmy, habite dans un village du Nord et joue du trombone dans la fanfare. S’ils se ressemblent par leur amour de la musique, ils n’ont pas connu le même destin, le même apprentissage, puisqu’ils ont vécu dans des environnements familiaux radicalement différents, l’un bourgeois, l’autre prolétaire. Ce qui, dans un premier temps, pouvait avoir l’air d’une comédie à l’anglaise type LES VIRTUOSES est en fait une étude approfondie et nuancée sur le déterminisme et l’égalité des chances. Même si le film coche les cases attendues, ce sont son intelligence et sa sensibilité qui emportent tout. S’il en fallait la preuve, Pierre Lottin s’impose comme un grand acteur de tragicomédie, quelqu’un qui nous ressemble tout en tutoyant les sommets de l’art dramatique. Le regard brisé de son personnage, sa résignation mais aussi son univers intérieur, n’usurperaient pas une nomination aux César.