Cannes 2025 : SONS OF NEON NIGHT
SONS OF NEON NIGHT est un polar hongkongais dans la lignée du récent et célébré LIMBO de Soi Cheang, par sa volonté de renouveler le genre par une noirceur et une stylisation plus outrée. À la déliquescence putride du film de Soi Cheang, Juno Mak troque un univers urbain froid, métallique et hivernal. Hong Kong y apparaît certes de nouveau comme une cité abstraite et aux contours incertains, mais c’est pour mieux servir une distance entre les individus, notamment dans le travail sur la photo. Celle-ci se compose d’une teinte désaturée frisant le noir et blanc, striée par intermittences d’une palette de couleurs faisant ressortir les tenues vestimentaires et certains intérieurs. Cela participe par l’image à une caractérisation et à une dramaturgie malheureusement absentes dans une narration laborieuse souffrant d’un trop-plein de personnages et de sous-intrigues. Les enjeux sont là mais les protagonistes entrent et sortent du récit de façon hasardeuse, les multiples voix-off sont tour à tour trop opaques ou trop explicatives dans la construction thématique. Le casting prestigieux et charismatique maintient un temps l’intérêt, ainsi que le vrai brio formel de Juno Mak sorti de quelques effets numériques ratés. Le résultat est en définitive fort décevant et explique sans doute la sortie longuement retardée du film – le tournage s’est achevé en 2018.
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Réalisateur : Juno Mak
Avec : Takeshi Kaneshiro, Louis Koo, Tony Leung Ka Fai, Michelle Wai
Pays : Hong Kong
Durée : 2h12