Cannes 2025 : LA DANSE DES RENARDS

Dans un internat de sport étude, Camille est un peu la star. C’est lui l’espoir de son école : récemment sacré champion de France en boxe, on l’attend pour rejoindre l’équipe de France. Alors que les cours s’apprêtent à reprendre, le jeune homme échappe de peu à un accident fatal grâce à son meilleur ami Matteo, mais en ressort le bras en vrac. En réalité, la douleur est plus profonde, plus psychologique aussi, et petit à petit, Camille se renferme au détriment de sa vie sociale et professionnelle. Pour ce premier long-métrage, Valery Carnoy prend en main un sujet particulièrement d’actualité, notamment grâce aux voix de grands athlètes – Simone Biles, Teddy Riner, Perrine Laffont ou encore Naomi Osaka pour n’en citer que quelques-uns : la santé mentale. En frôlant du bout des doigts le fantastique par moment, LA DANSE DES RENARDS nous plonge dans l’enfer psychosomatique et l’isolement, jusqu’au dégoût, d’un jeune homme dont l’avenir était déjà tout tracé. C’est aussi un récit émouvant sur l’amitié masculine, pervertie par la compétition, mais surtout par l’incommunication des personnages, coincés par leurs maux et leurs mots. Au point d’en arriver aux poings. S’installant dans la lignée du récent LA PAMPA, par ses thèmes autant que par ses élans, il en est pourtant une variation différente et bienvenue. Étouffant quand il est à son meilleur, le film reste cependant un peu didactique, un peu sage, un peu scolaire, dans son déroulement en général, et en particulier dans sa façon d’amener les fameux renards du titre, plus prétexte que contexte. Reste un très joli casting, Samuel Kircher (décidément son année puisqu’il excelle aussi dans L’ENGLOUTIE) en tête, bien entouré par Jean-Baptiste Durand et la bande de garçons de l’internat. On note aussi la révélation de deux jeunes comédien·ne·s, Faycal Anaflous et Anna Heckel, sur qui il semble évident qu’il faudra désormais compter. Si l’on n’a pas franchement envie de les rejoindre dans la danse, on a plaisir à regarder ces (renards) chenapans trouver un sens à ce qu’ils font.