STUPS

01/10/2025 - Par Aurélien Allin
Dans les arcanes de la machine judiciaire, l’humanité : avec son dispositif rigoureux, STUPS s’impose en impeccable exercice de storytelling par l’image.

STUPS pose sa caméra au cœur du tribunal judiciaire de Marseille et s’intéresse aux affaires de stupéfiants qui s’y jugent, notamment en comparutions immédiates. Le dispositif est sec, rigoureux : jamais ne sort-on de ces murs, qu’il s’agisse de la salle d’audience ou des geôles et jamais, non plus, les cinéastes n’imposent-ils de commentaires – voix-off, intervenants, etc. STUPS nous mène en territoire de cinéma connu, celui déjà croisé dans DÉLITS FLAGRANTS et 10E CHAMBRE INSTANTS D’AUDIENCE de Raymond Depardon. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir sa propre identité et ses propres résonances. Car avec son âpreté de procédé – des champs contrechamps stricts, à distance, entre le juge et les accusés ; des interrogatoires calés sur les prévenus –, STUPS trouve toute sa force dans ce qui s’imprime à l’image. À savoir des affaires où la misère et le déterminisme règnent en maître, où l’inaction des autorités est patente – notamment en matière de prise en charge des troubles mentaux –, où les réseaux criminels exploitent leurs petites mains, où des malfrats endurcis n’osent assumer leurs méfaits, où la prison, même si elle se justifie, apparaît comme une fin, jamais comme un possible nouveau départ, où la bienveillance n’aboutit parfois à rien. STUPS ne cherche aucune excuse, tout juste filme-t-il une réalité tragique, triste et anxiogène, bien au-delà des questions faciles de moralité.

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Sortie : 01.10.25
De : Alice Odiot et Jean-Robert Viallet
Pays : France
Durée : 1h26
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