SAM FAIT PLUS RIRE

29/07/2025 - Par Renan Cros
Quelque part entre le drame indé et le polar intérieur, SAM FAIT PLUS RIRE explore le choc du trauma et ses conséquences. Pas aimable, mais fort.

« L’humour est la politesse du désespoir » dit la formule. SAM FAIT PLUS RIRE pense le contraire. À un moment, on n’a plus envie de rire, de faire rire. C’est le point de départ faussement anecdotique de ce premier long d’Ally Pankiw. Sam ne tient plus debout. Elle n’arrive plus à vivre. Et encore moins à faire ce métier qui la portait, le stand-up. Pourquoi ? Drame radical, SAM FAIT PLUS RIRE prend le chemin étrange du thriller en croisant le fil de cette histoire de burn out à celle de la disparition d’une jeune fille dont Sam a été la baby-sitter. Tout ça en mélangeant les temporalités. L’effet est déroutant si bien que pendant un long moment, on se demande où tout ça veut en venir. Pourquoi celle qui est devenue la grande sœur d’adoption de Brooke, la disparue, semble si détachée face à la nouvelle ? Qu’est-ce qui s’est joué là, dans cette maison ? Quand le récit finit par se dévoiler et emboîter les pièces, avec une pudeur et un sens de l’ellipse remarquables, le récit prend alors toute sa mesure. Celui d’un film sur le traumatisme, sur les blessures qui ne peuvent guérir, sur le choc d’une époque où tout peut arriver, surtout le pire. La façon dont le film noue le stand-up à la violence et dont il nous amène à relier les scènes, les gestes, les actes, c’est très fort. Mais l’ensemble, frôlant parfois une forme de misérabilisme (notamment sa dernière partie) et de raideur très « auteur », demande aux spectateur la patience d’une empathie à toute épreuve.

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Sortie : 30.07.25
De : Ally Pankiw
Avec : Rachel Sennott, Olga Petsa, Caleb Harron, Jason Jones
Pays : États-Unis / Canada
Durée : 1h46
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