REMBRANDT

23/09/2025 - Par Renan Cros
Thriller nébuleux, mélo flippé, film catastrophe bien trop réel, REMBRANDT brouille les genres pour raconter les angoisses d’aujourd’hui.

Que peut la fiction face aux vertiges de l’époque ? Comment raconter des histoires quand le monde semble sombrer dans l’impensable ? Pierre Schoeller parie que seule une histoire folle peut saisir, mieux qu’aucun documentaire, la panique qui pourrait s’emparer de nous à tout moment. Alors REMBRANDT de prendre des chemins de traverse entre hyper réalisme et brouillard métaphysique. Couple de physiciens spécialisés dans le nucléaire, Claire et Yves mènent une vie bourgeoise, auréolés de leur savoir. Un jour, à Londres, lors d’une exposition, Yves perd Claire. Plus tard, elle revient, différente, comme bouleversée par sa rencontre avec trois toiles de Rembrandt. Tendu, le récit l’observe petit à petit dériver loin de son confort et remettre en question tout ce qu’elle croyait savoir. Ce jeu des certitudes, Schoeller le déploie avec précision, nourrissant petit à petit le spectateur de chiffres, de faits où l’hypothétique devient catastrophe, jusqu’à un point de rupture. L’eco-anxiété est à la fois une folie et une urgence qui font tanguer le spectateur et le bousculent. La performance de Camille Cottin, comme animée d’une force invisible, tient le film en équilibre entre mélo et thriller. À tout moment, REMBRANDT pourrait être grotesque. Et c’est justement en marchant sur la crête, en osant pousser les curseurs, que Schoeller fabrique ce cinéma inquiet, pour annoncer les temps à venir.

Partagez cette chronique sur :
Sortie : 24.09.25
De : Pierre Schoeller
Avec : Camille Cottin, Romain Duris, Denis Podalydès, Céleste Brunnquell
Pays : France
Durée : 1h47
Partagez cette chronique sur :

Découvrez nos abonnements

En formule 1 an ou en formule 6 mois, recevez Cinemateaser chez vous !