PROSPER
Prosper est chauffeur VTC, s’habille comme un sac et a des goûts très Chante France en matière de musique. Une nuit, un client est assassiné sous ses yeux. C’est King, le roi de la sape qui, lors d’une battle, vient d’humilier ses adversaires grâce à ses nouvelles bottes en croco, arrivées directement d’Afrique et dotées d’un brin de magie. Prosper, endetté jusqu’au cou, lui prend son liquide… et lui pique ses groles. Mais dès qu’il les enfile, il est possédé par King. Alternant entre ses deux personnalités, il va chercher qui l’a tué. Ça aurait pu être un film de Jim Carrey des années 90, mais Jean-Pascal Zadi ne saurait jouer autre chose que lui-même… Ainsi, son rôle de grand dadais, qu’on connaît par cœur, est très envahissant. D’autant que les présentations de ses malheurs, de tout ce qui fait de lui un loser patenté, sont longues. Une exposition interminable pour un film d’une heure et demi – et dans lequel se cache un court-métrage très efficace –, débouchant sur une série de quiproquo un peu faciles et une sous-intrigue de surendettement pas bien intéressante. Dur de passer outre ces approximations d’écriture mais cette plongée dans la communauté de Château Rouge finit par donner au film une tonalité originale – les rôles secondaires, de Ralph Amoussou à Makita Samba, sont écrits avec plus de précision que les principaux – et repeindre Paris avec le très grand art de la sapologie.
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Réalisateur : Yohann Gloaguen
Avec : Jean-Pascal Zadi, Cindy Bruna, Ralph Amoussou, Mamoudou Minté
Pays : France
Durée : 1h32