NINO
Le jour de ses 29 ans, Nino apprend qu’il a un cancer, dû à un papillomavirus. Le diagnostic tombe très maladroitement, comme un quiproquo entre médecins, mais n’attendez pas de Pauline Loquès qu’elle s’en prenne aux soignants. Au contraire, si NINO est capable de statuer que certaines choses clochent à l’hôpital, il montre aussi que lorsqu’un patient, surtout jeune comme Nino, est frappé par la maladie, le système de santé français se range en ordre de bataille pour le soigner. Vendredi, le couperet ; lundi, la chimio. Entre-temps, Nino va errer, chez sa mère à qui il ne pourra rien dire, chez son meilleur pote qui lui a organisé une sauterie pour son anniversaire, chez une ex qu’il faut prévenir de la maladie ou une ancienne copine de lycée. À la porte de chez lui après s’être enfermé dehors, Nino ne peut pas rester seul, même s’il le voulait. Pauline Loquès ne le souligne jamais à gros traits mais cette petite odyssée parisienne avant que Nino en prenne pour des mois de traitement, c’est son récit d’apprentissage à lui. Comme le spectateur coincé avec lui et sa peur, ce garçon va chérir des moments, apprendre à vivre plus intensément, en attendant de guérir. Théodore Pellerin est un grand compagnon de route ; la justesse et la sensibilité qu’il déploie pour incarner une carte de la sidération force franchement l’admiration. Et forcément, notre empathie la plus sincère.
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De : Pauline Loquès
Avec : Théodore Pellerin, William Lebghil, Salomé Dewaels, Jeanne Balibar
Pays : France
Durée : 1h36