LOLA
« Avoir des informations sur le futur peut être extrêmement dangereux ! Même si tes intentions sont bonnes, ça peut se retourner contre toi ! », disait Emmett Brown. Jouer avec le continuum espace-temps peut avoir des répercussions exponentielles dramatiques : cette connaissance quasi universelle créée par le cinéma joue forcément contre LOLA, qui établit ainsi des ressorts dramaturgiques déjà vus. À la fin des années 1930, deux jeunes femmes inventent une machine capable de recevoir des transmissions radio et télé du futur, et vont aider la population à surmonter le Blitz puis l’armée anglaise à combattre le nazisme. Sauf que… Emmett Brown avait absolument raison. Pourtant, LOLA va transcender l’écueil de naviguer sur ce territoire balisé grâce à l’intensité évocatrice de ses images. Found footage ingénieux qui respecte les règles de son univers, LOLA mélange habilement les prises de vue tournées par ses personnages aux véritables archives de 39-45 et, par son noir et blanc granuleux, ses cadres claustros et ses transmissions fantomatiques, installe une étrangeté. Puis, à mesure que l’Histoire change, les archives mutent. Là, dans ses images uchroniques, LOLA nous tend un miroir. Ce « et si ? » déstabilise et angoisse car il a l’apparence d’archives réelles, le film prenant alors la forme d’un conte moral dont on n’aurait jamais imaginé qu’il puisse être de nouveau aussi actuel.
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Réalisateur : Andrew Legge
Avec : Emma Appleton, Stefanie Martini, Rory Fleck Byrne, Aaron Monaghan
Pays : Irlande
Durée : 1h19