L’INTÉRÊT D’ADAM
En 2021, la cinéaste belge Laura Wandel avait impressionné grâce à UN MONDE, son premier long où elle racontait le harcèlement scolaire grâce à un dispositif immersif puissant – elle privilégiait l’unité de lieu et l’isolement des personnages par la mise en scène. Installation similaire pour ce second film puisque L’INTERÊT D’ADAM se déroule uniquement à l’hôpital dans un service de pédiatrie. Adam, 4 ans, mais il en fait moins, y est hospitalisé pour malnutrition suite à une décision de justice. Lucy, infirmière courage, veille sur lui… et sur sa mère, Rebecca. Cette dernière, qui a l’air de bonne volonté et aimante, s’obstine cependant, dès que Lucy a le dos tourné, dans ses comportements maltraitants. La tension monte de minute en minute dans ce film court, mais intense. Si Adam est au centre, c’est bien à ces deux femmes, à la fois hors-normes et d’une banalité confondante, que Laura Wandel s’intéresse. À travers elles, en peu de temps et avec peu de dialogues, elle parvient à raconter les difficultés d’une société qui préfère soigner les symptômes que le mal. Elle en profite pour intégrer un grand nombre de sujets qui traversent l’hôpital, du manque de personnel au manque de moyens. Au milieu de tout ça brille Léa Drucker qui, huit ans après JUSQU’À LA GARDE, et quelques semaines avant DOSSIER 137, fait à nouveau de son visage l’incarnation d’un appel à l’aide digne, mais déchirant.
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De : Laura Wandel
Avec : Léa Drucker, Anamaria Vartolomei, Jules Delsart, Alex Descas
Pays : Belgique / France
Durée : 1h13