LES ENFANTS VONT BIEN
Jeanne est surprise quand elle reçoit un soir la visite de Suzanne, sa sœur, et de ses deux jeunes enfants. Ça faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas parlé. Elle leur offre la chambre d’amis et au petit matin, Suzanne n’est plus là, partie en laissant un mot pour lui confier sa fille et son fils. Elle a le choix : les confier à l’assistance publique, au risque qu’ils soient séparés, ou s’en occuper, un peu comme une mère qu’elle n’avait pas du tout prévu / envie d’être. Pendant qu’elle cherche sa sœur, dont la disparition volontaire laisse tout le monde à court d’argument, elle doit expliquer aux enfants leur nouvelle situation. Fastoche. Le regard de Nathan Ambrosioni sur les structures familiales, de leurs plus profondes complexités à leurs plus grandes joies, a quelque chose de particulier : il est celui d’un observateur, toujours ému de ce qu’il filme ; il est aussi celui d’un orchestrateur, toujours respectueux des émotions humaines, jamais manipulateur. Il parle des femmes avec beaucoup de douceur : qu’elles soient maternelles ou pas, qu’elles soient d’indéboulonnables et rassurantes présences ou qu’elles soient fragiles. Car le miracle du film, c’est bien d’avoir aussi finement écrit le personnage principal et omniprésente de Jeanne que celui de Suzanne, absente, dont le portrait se dessine à rebours, comme si Ambrosioni donnait la parole à celles qui n’en avaient plus.
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De : Nathan Ambrosioni
Avec : Camille Cottin, Monia Chokri, Juliette Armanet, Manoa Varvat
Pays : France
Durée : 1h51
