IT’S OKAY !
On parle beaucoup du hallyu, la vague culturelle coréenne qui déferle sur le monde, mais si la K-food, la K-beauty, la K-pop et les K-dramas sont largement « consommés » – notamment en France –, le cinéma coréen, qui ne pèse pas très lourd comparativement, s’avère aspiré par les plateformes de streaming et trouve difficilement sa place en salles quand il n’est pas l’œuvre des maîtres Bong Joon Ho, Park Chan-wook, Lee Chang-dong ou Kim Jee-woon. La sortie chez nous de IT’S OKAY ! redonne espoir. Elle est probablement motivée par la présentation prestigieuse du film au Festival de Berlin et par sa cible jeunesse, très en demande de « produits » coréens. Son héroïne d’une fraîcheur réjouissante ne manquera pas d’inspirer les ados et ses exploits en danse traditionnelle de susciter des vocations. Et si, dans la patine et dans la narration, il y a quelque chose du format série télé dans IT’S OKAY !, son cœur chamallow et son indécrottable optimisme en font un feel good movie imparable pour tous les publics. Jouée par la bombe de charisme et de peps Lee Re, qui compte déjà 11 ans de carrière et des rôles dans PENINSULA (suite de DERNIER TRAIN POUR BUSAN de Yeon Seong-ho) ou HELLBOUND (série créée par Yeon Seong-ho), In-young perd sa mère dans un accident de voiture. Une savante ellipse plus tard, la jeune fille se dépatouille seule d’être une orpheline et quand elle est expulsée de son domicile, elle décide de squatter l’académie de danse traditionnelle dans laquelle elle est licenciée. Sa professeure, une femme sévère et stricte, découvre le pot-aux-roses et l’accueille, réticente, chez elle en attendant que les services sociaux s’occupent de son cas. Se noue alors une drôle de relation mère-fille entre cette femme, aussi intransigeante avec elle-même qu’avec les autres, et In-young, joyeuse et résiliente, soudain obsédée par l’idée de plaire à cette tutrice tout en voulant lui redonner goût à la vie. Car celle qui n’a plus envie de rien n’est pas celle que l’on croit. Comédie dramatique, récit d’apprentissage, teen movie, mélo et comédie musicale : le charme assez dingue du film, fait de personnages hautement colorés – même quand ils sont des antagonistes –, conquiert complètement. Non seulement on baisse les armes face à cette histoire à la Dickens qui mute rapidement en une sorte de soft-FAME, mais on est aussi séduits par le petit tacle adressé à cette société coréenne élitiste qui pousse les enfants à l’excellence, pour pallier les échecs des adultes. Kim Hye-young se range du côté des adolescents et prône l’idée d’un monde qui les laisserait être des gamins de leur âge.
Partagez cette chronique sur :
Réalisateur : Kim Hye-young
Avec : Lee Re, Lee Jeong-ha, Jin Seo-yeon, Chung Su-bin
Pays : Corée du sud
Durée : 1h42