HERETIC

26/11/2024 - Par Aurélien Allin
Les scénaristes de SANS UN BRUIT avaient avec HERETIC un film d’horreur singulier entre les mains, mais ils le ruinent avec des effets éculés.

Deux jeunes religieuses mormones (Sophie Thatcher de YELLOWJACKETS et Chloe East de THE FABELMANS) se rendent chez un homme (Hugh Grant) qui s’est dit intéressé par une conversion. Entre les trois, un jeu pervers commence… Durant trois quarts d’heure, HERETIC prend une route à contre-courant assez captivante : celle où le verbe, la rhétorique et le débat se posent en uniques vecteurs de l’angoisse. Dans le décor de deux pièces d’une maison, chaque lumière diégétique revêt des atours menaçants et la caméra du chef opérateur Chung Chung-hoon balaie au grand angle l’environnement comme pour radiographier la tension et la gêne grandissantes. Hugh Grant, lui, réussit l’exploit d’apparaître totalement menaçant sans l’être littéralement. Là, HERETIC explore la question de la religion et de la foi avec une froideur cruelle quasi blasphématoire autant qu’une certaine pertinence – notamment sur la nature terrifiante de l’existence comme de la non-existence de Dieu. Bien qu’artificielle, la mécanique se révèle efficace. Mais le mieux est l’ennemi du bien. Dès lors que Scott Beck et Bryan Woods versent ensuite dans une horreur plus directe, faite d’images supposément cracra, le suspense et l’effroi se font désespérément académiques et HERETIC de s’effondrer sur lui-même. D’autant que son propos sur le blanc-seing que l’on laisse au Mal s’avérait bien plus puissamment traité dans le récent SPEAK NO EVIL.

Partagez cette chronique sur :
Sortie : 27.11.24
Réalisateur : Scott Beck & Bryan Woods
Avec : Hugh Grant, Sophie Thatcher, Chloe East, Topher Grace
Pays : États-Unis
Durée : 1h50
Partagez cette chronique sur :

Découvrez nos abonnements

En formule 1 an ou en formule 6 mois, recevez Cinemateaser chez vous !