HAPPYEND
Dans un futur proche, alors que le Japon attend avec anxiété un Grand Séisme, les autorités usent de la peur pour tout contrôler. Au lycée, un groupe d’élèves musiciens doit composer avec l’installation d’une IA de surveillance. Accepter le monde et ce qu’il nous fait subir, est-ce encore vivre ? Ou a-t-on le devoir de se révolter ? Avec HAPPYEND, Neo Sora pose des questions essentielles pour l’époque et observe l’apathie ou la réaction face au lent basculement vers le fascisme. Son film n’échappe parfois pas tout à fait à l’écueil du film-sujet, qui expose ses enjeux avec une rigueur un peu scolaire. Un didactisme absolument inutile car avec son sens de la composition et son évident talent de mise en scène, Sora raconte déjà suffisamment en images. Ses cadres dans le cadre transforment le quotidien et la ville en écran de surveillance tandis que la lumière, clinique le jour et chaude la nuit, dit beaucoup de l’état d’esprit de la population, plus épanouie dès lors que les ténèbres la dissimulent. Mais HAPPYEND emballe encore davantage pour ses bouleversants personnages de lycéens. Prisonniers d’un racisme omniprésent (l’un d’eux est d’origine coréenne) et de l’autoritarisme, ils mettent leur amitié à l’épreuve de l’engagement politique et de leur maturité naissante. Un cœur émotionnel juste, sensible, dont émane une belle vérité, jusqu’à la dernière scène, moment suspendu d’élégie.
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De : Neo Sora
Avec : Yukito Hidaka, Hayato Kurihara, Shina Peng, Ayumu Nakajima
Pays : Japon
Durée : 1h53