FULL RIVER RED
Une musique traditionnelle aux sonorités très modernes, des soldats qui se précipitent dans des coursives et découvrent le corps d’un diplomate Jin sans vie… Il portait sur lui une lettre top secrète destinée au chancelier de la dynastie Song, mais qui a disparu. Le caporal Zhang Da, accompagné de son oncle le commandant Sun Jun – pas commode –, a deux heures pour retrouver la missive et celui qui l’a dérobée sinon il sera exécuté. S’ouvrent alors 2h37 d’enquête, d’entretiens, de messes basses pour déjouer des complots. Film de mots, prononcés ou signés, FULL RIVER RED ne cache pas son amour des joutes verbales et des doubles sens. Mais plus que tout, la mise en scène de Zhang Yimou, étonnamment ample pour un récit restreint à un seul lieu – aussi labyrinthique soit-il –, s’amuse avec les voiles, les parois en bois sculpté, les endroits cachés. Tout dans FULL RIVER RED tient aux dissimulations, aux secrets et aux révélations comme le plus ambitieux des thrillers. Déjouant la monotonie avec jubilation, malgré cette lumière bleutée argentée qui nappe tout le film – l’histoire se déroule de nuit –, Zhang Yimou adopte des musiques punko-ancestrales, pioche dans l’humour potache puis va soudain redoubler de lyrisme. Il maintient constamment le spectateur aux aguets face à cette incroyable intrigue de « palais ». Aussi cérébral que le film puisse paraître, il y a de l’action et pas des moindres.
Partagez cette chronique sur :
Réalisateur : Zhang Yimou
Avec : Teng Shen, Jackson Yee, Zhang Yi, Jiayin Lei, Guo Jingfei
Pays : Chine
Durée : 2h39