EN GARDE

Inspirée par une tuerie de masse survenue dans le métro de Taipei en 2014 alors qu’elle tournait un court-métrage – et plus particulièrement par les réactions contrastées de la famille du tueur –, Nelicia Low, ancienne escrimeuse singapourienne de niveau national, écrit et réalise un premier long en ligne claire. Personnages solides, psychologie limpide… Ça pourrait ne pas être sorcier si, au contraire, sa simplicité et son efficacité ne forçaient pas l’admiration. Jie, escrimeur espoir, apprend que son grand frère va sortir de prison. Des années auparavant, il avait tué son adversaire à l’épée pendant un combat. Sa peine a été raccourcie à l’étonnement de Jie. « Tu connais ton frère. Il est très convaincant » dit sa mère, persuadée que son aîné est un meurtrier, contrevenant à la théorie de l’accident. Jie et Han se retrouvent, Han entraînant Jie en cachette, reprenant son rôle de grand frère. Mais au gymnase, Han, qui combat parfois, mais toujours masqué, provoque un nouvel accident. Croire ou ne pas croire : Jie et sa mère, en passe de se remarier avec un gentil monsieur à qui elle a caché l’histoire de son fils, ont des divergences. Elle subvertit même le cliché de la mère dévouée dans cette série de portraits psychologiques bien menés. Dommage que la toute fin, même si elle réifie l’amour fraternel d’une belle manière, ne soit pas tout à fait alignée avec la finesse du film.