EN ATTENDANT LA NUIT

05/06/2024 - Par Emmanuelle Spadacenta
L’allégorie du vampirisme pour illustrer le trouble adolescent : un classique qui fonctionne à plein dans la première fiction de Céline Rouzet.

Une famille emménage au grand air pour mieux cacher son secret : Philémon, l’ado, doit boire du sang tous les jours pour calmer ses instincts de tueur. Ça peut être celui de sa mère, ou celui qu’elle vole en marge de dons du sang. Philémon, introverti, ténébreux, en pince rapidement pour sa voisine Camila, à qui il aimerait révéler sa vraie nature. Dans ce village résidentiel, bourgeois, leur relation ne passe pas inaperçue. Teen movie romantique qui fraie sur les terres d’un cinéma de genre pudique, EN ATTENDANT LA NUIT affiche des fragilités – une mise en scène trop fabriquée, la difficile direction d’Élodie Bouchez, pas toujours juste. Mais il ne s’agit là que de la première fiction de Céline Rouzet, dont le documentaire 140KM À L’OUEST DU PARADIS posait déjà les bases de son cinéma (la promesse d’une vie meilleure, le sentiment de trahison…). La réussite du film réside dans son ambiance chaleureuse, sa lumière aveuglante car, à l’instar du mètre étalon MIDSOMMAR (d’Ari Aster), le suspense ne se cantonne jamais à la nuit. Bien que vampire, Philémon essaie de vivre au grand jour, auprès de sa très solaire amie (Céleste Brunnquell, grande actrice), sur les bords des rivières. Lui, à part, toujours un peu bouleversé par les émois de l’adolescence, se bat avec son identité. Le récit de vampire a toujours servi à figurer les débordements émotifs. Ici, il le fait d’une très jolie manière.

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Sortie : 05.06.24
Réalisateur : Céline Rouzet
Avec : Mathias Legoût Hammond, Céleste Brunnquell, Élodie Bouchez, Jean-Charles Clichet
Pays : France
Durée : 1h45
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