CROSSING ISTANBUL

En 2019, ET PUIS NOUS DANSERONS imposait Levan Akin, qui y contait comment un danseur homosexuel tentait de percer dans le monde conservateur de la danse traditionnelle géorgienne. Cinq ans plus tard, CROSSING ISTANBUL est animé des mêmes préoccupations : la confrontation d’un vieux monde aux avancées sociales et la quête d’affirmation des personnes LGBTQI+. Lia cherche Tekla, sa nièce disparue, femme trans qui faisait « la honte de sa famille ». Sa trace la mène à Istanbul où elle rencontre Evrim, avocate elle-même trans. À l’instar de ET PUIS NOUS DANSERONS, CROSSING ISTANBUL souffre par moments d’être légèrement balisé, notamment dans son récit de solitudes qui s’apprivoisent. Mais parce qu’il met en scène avec grâce l’entrecroisement des destins dans le bouillonnement de la ville et qu’il crée des images rares voire inédites, comme celles de la sexualité épanouie d’une femme trans, Levan Akin impose son regard sensible et, dans une séquence de fin en suspens, bouleverse.