Cannes 2025 : DANGEROUS ANIMALS

17/05/2025 - Par Emmanuelle Spadacenta
Sur l’échelle allant de SHARKNADO aux DENTS DE LA MER, DANGEROUS ANIMALS se distingue par des effets numériques très propres. Pas de Bruce, mais de la frousse.

C’est souvent ce qui gâche un « film de requin », ce sous-genre florissant depuis 50 ans et la sortie des DENTS DE LA MER de Steven Spielberg : les effets numériques. Aujourd’hui, on ne pourrait plus utiliser d’animatronique old school, ni repousser l’arrivée du requin pour cause de défaillance technique, sous peine d’être taxé de copier la tarte tatin du chef. Alors, le succès d’un « film de requin » passe par la crédibilité de ses monstres, ni trop petits, ni trop gros, pas franchement anthropomorphisés mais calculateurs quand même, numériques mais réalistes. Et c’est là où DANGEROUS ANIMALS excelle : chaque apparition d’un requin fout les jetons parce que le soin apporté par la palette graphique le permet. Il y en a bien sûr des vrais, filmés en milieu naturel, sous les angles les plus spectaculaires, mais dès qu’ils sont jouants, et donc recréés, ils sont bluffants. Rien d’autre que les paresses d’écriture ne nous sortira donc du film. Plutôt propre, l’histoire fonctionne quand même davantage sur la violence (suffisamment graphique pour satisfaire les fans de gore) que sur la tension, assez convenue. Il n’y a pas vraiment de suspense sur le sort réservé à cette héroïne surfeuse, débrouillarde, qu’un coup d’un soir, surfeur lui aussi, tente de retrouver, flairant l’accident – sa mini-enquête pour courir à son secours a tendance à plomber le rythme du film, d’autant qu’elle a des relents de bluette cul-cul. L’accident en question, c’est le kidnapping de la jeune femme par un psychopathe qui, sous couvert de proposer à des touristes de s’approcher des requins dans une cage immergée, finit par les jeter en pâture aux « poissons » et tout filmer façon snuff-movie. Mais Zephyr, athlétique, indépendante, smart, ne va pas se laisser faire, ce qui va d’autant plus titiller le méchant marin Tucker, pervers à souhait. Peu connu pour sa finesse mais célèbre pour sa puissance physique et son énergie, Jai Courtney endosse le rôle comme une seconde peau, avec ce qu’il faut d’extravagance pour amuser et incarne son personnage d’une manière très premier degré qui fait froid dans le dos. Voilà un acteur qui sait exactement dans quel film il joue. « Qui de l’homme ou du requin est le plus dangereux prédateur ? », demande cette série B d’horreur certes peu novatrice mais réussie. Que le cinéma invente encore des méchants si colorés et qu’il parvienne toujours à surprendre avec un genre si galvaudé, ce sera le miracle de cet été.

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Sortie : 23.07.25
Réalisateur : Sean Byrne
Avec : Hassie Harrison, Jai Courtney, Josh Heuston, Ella Newton
Pays : Australie
Durée : 1h37
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