Cannes 2025 : BRAND NEW LANDSCAPE

16/05/2025 - Par Aurélien Allin
Un premier long-métrage qui ne manque ni de talent ni d’idées mais qui s’enferme dans une stase narrative contre-productive.

Plusieurs années après l’avoir vu pour la dernière fois, Ren, livreur de fleurs, tombe sur son père architecte. Le jeune homme cherche-t-il une réconciliation ? Le conflit ? Ou n’attend-il rien absolument rien de ces retrouvailles ? Son titre pourrait presque apparaître ironique tant BRAND NEW LANDSCAPE (« tout nouveau paysage » en français – retitré DES FLEURS POUR TOKYO en France) ne met jamais en scène la moindre notion de changement ou de table rase. Si le récit se permet une ellipse subite après un petit quart d’heure, le cinéaste japonais Yuiga Danzuka met avant tout en place un film tout en stase, porté par le personnage de Ren, qui peine à exprimer le moindre de ses sentiments et, taiseux, parle en monosyllabes, la voix basse presque dissimulée dans une barbe qu’il n’a pas. Sa sœur Emi, elle, « n’a rien à dire » à ce père qui les a laissés tomber et ne compte donc… rien faire. Et BRAND NEW LANDSCAPE de filmer ainsi cet état des lieux statique, où rien ne semble jamais avancer. C’est bien sûr le but – illustrer comment frère et sœur, quoi qu’ils en disent, peinent à avancer sans régler leur compte avec le passé. Mais la démarche, sur l’écran, donne lieu à un paysage tout ce qu’il y a de plus stérile, la dramaturgie asséchée, le récit condamné à faire du surplace et à répéter ad lib les mêmes scènes et dialogues. Puis, à 90 minutes, survient une idée ahurissante, surprenante, d’une rare beauté. Mais elle non plus, malheureusement, ne donnera rien, comme tuée dans son œuf par l’apathie de ces personnages statufiés par la vie.

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Sortie : Prochainement
De : Yuiga Danzuka
Avec : Kurosaki Kodai, Endo Kenichi, Kiryu Mai, Igawa Haruka
Pays : Japon
Durée : 1h55
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