BLUE SUN PALACE

11/03/2025 - Par Emmanuelle Spadacenta
Un premier long-métrage imposant le style nu et brut de sa jeune autrice, une sino-américaine dont les courts avaient été remarqués.

Flushing, quartier principal de la diaspora chinoise de New York. Quatre femmes tiennent un salon de massage traditionnel. Il est interdit d’inviter des hommes, dans leur appartement, qui jouxte leur commerce. Pourtant Didi va défier la règle. Elle est amoureuse de Cheung. Ce petit bonheur sera de courte durée : elle sera assassinée lors d’un braquage minable. Voilà le temps du deuil pour Josie, Fei et surtout Amy, la confidente de Didi qui a été témoin du drame. Cette dernière (jouée par Wu Ke-Xi, déjà convaincante dans NINA WU de Midi Z) peine à guérir et trouve du réconfort auprès de Cheung. Recroquevillé sur ses personnages comme les exilés peuvent se raccrocher à leur communauté, Constance Tsang brosse alors le portrait, reculé, retiré des bruits de New York, de deux solitudes. Comment appréhender la perte d’un être aimé quand il résume votre vie et rythme à lui seul votre quotidien, loin de chez vous ? Comment affronter la violence d’un monde qui n’est pas le vôtre? De cette poignée de personnages, filmés avec douceur, souvent en plan séquence pour leur laisser le temps d’exister, Constance Tsang livre une lente réflexion sur l’exil, sur ceux qui refusent d’être prisonniers d’un lieu, d’une personne ou d’un sentiment. Le cinéma indépendant américain a le don d’être à la fois cérébral et avenant, même si la réalisatrice abuse parfois de la langueur, pour bercer ses personnages si tristes.

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Sortie : 12.03.25
Réalisateur : Constance Tsang
Avec : Wu Ke-Xi, Lee Kang-sheng, Haipeng Xu, Min Han Hsieh
Pays : États-Unis
Durée : 1h57
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