ABIGAIL
Alors que dans leur précédent SCREAM VI, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett avaient pris plaisir à élargir l’horizon de la licence en la déplaçant vers l’immensité new-yorkaise, ils effectuent un mouvement inverse dans ABIGAIL et optent pour une unité de temps et de lieu : un manoir isolé, la nuit, rappelant ainsi leur WEDDING NIGHTMARE. Le duo réunit des criminels qui, engagés par un mystérieux employeur, ont kidnappé une petite fille afin de réclamer une rançon à son richissime paternel. Ce qui devait se résumer à quelques heures de baby-sitting en attendant l’argent va se transformer en cauchemar… Largement défloré par son marketing, ABIGAIL s’appréciera davantage vierge de toute pré connaissance. Car si Bettinelli-Olpin et Gillett ne réinventent pas la roue, ils font acte d’une générosité réjouissante. Jeu de massacre horrifique régi par certains codes du whodunit (les personnages citent « Ils étaient dix » d’Agatha Christie), joyeusement post-moderne dans son utilisation de grandes références, ABIGAIL se révèle suffisamment malin pour ne pas tomber dans le tout-venant de l’horreur mainstream. Le film bute bien sur un ou deux protagonistes irritants et quelques explications de texte laborieuses. Reste que la jouissance évidente avec laquelle les réalisateurs embrassent le gore et le camp assure de passer un éphémère mais agréable moment.
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Réalisateur : Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
Avec : Melissa Barrera, Alisha Weir, Dan Stevens, Kevin Durand
Pays : États-Unis
Durée : 1h49