L’INTERMÉDIAIRE

Le protagoniste de notre histoire, Tom (Riz Ahmed, formidable), arrange des négociations entre de grosses firmes qui ont de vilains secrets et ceux qui possèdent de quoi les faire tomber. Il ne parle jamais directement à ses clients, c’est une règle… mise à mal par sa nouvelle affaire. Sarah (Lily James) détient des documents qui prouvent la toxicité d’un OGM mis sur le marché à grande échelle. Elle pourrait être une lanceuse d’alerte mais, pétrifiée et se sentant suivie, elle voudrait tout rendre et tout oublier. C’est là que Tom rentre en jeu. Son art, un peu coercitif, de la négociation sera bien utile pour que Sarah cesse d’être harcelée par quatre agents de sécurité patibulaires. Si Tom ne communique que par opératrice interposée et grâce à une machine pour malentendants, devant la détresse de la biologiste, il en fait une affaire personnelle. C’est là que le film transcende son statut de thriller carré : Riz Ahmed, engagé dans la représentation des minorités, campe un type dont la psychologie et la personnalité ont été en partie modelée par la géopolitique, lui, le musulman qui a grandi à New York post 9-11. Ses névroses sont ainsi littéralement le moteur de l’intrigue et ce personnage de héros d’être sans cesse trahi par ses idéaux et ses espoirs. On n’attendait pas moins de finesse et de nuances de la part de David Mackenzie, réalisateur des POINGS CONTRE LES MURS et de COMANCHERIA.