CONJURING – L’HEURE DU JUGEMENT

Sans compter les spin-off sur Annabelle ou sur la Nonne qui seront encore produits pour faire prospérer la marque CONJURING, L’HEURE DU JUGEMENT devrait être le dernier film des époux Warren. Et entre la fatigue patente de Vera Farmiga et de Patrick Wilson – qui font encore scrupuleusement le boulot, soyons honnêtes – et le grotesque des affaires paranormales qu’ils se fadent – toujours estampillées « histoires vraies » au mépris de l’intelligence du spectateur –, il faut que ça cesse. Ici, ils affronteront un démon qui avait tenté de s’en prendre à leur fille à sa naissance. Voyez comme c’est personnel donc. Sauf qu’à vouloir muscler les enjeux émotionnels, le réalisateur Michael Chaves sort les rames pour raconter la vie de famille des Warren, les fragilités cardiaques d’Ed, les névroses de Lorraine et pire encore, comment leur fille, aujourd’hui adulte, va se marier, comment elle gère les pouvoirs hérités de sa mère etc. À des centaines de kilomètres, les Smurl se coltinent un esprit caché dans un miroir. Et si vous saviez le temps que prend le récit pour que l’arc narratif des Warren et celui des Smurl se croisent… C’est interminable. La simplicité du premier CONJURING, l’excellence de sa mise en scène du noir, ses effets de peur avec une porte qui s’ouvre seule ? Loin. Aujourd’hui, CONJURING sort l’artillerie lourde en matière d’effets numériques et de maquillages et… Même pas peur.