LE MOHICAN

En 2024, À SON IMAGE de Thierry de Peretti et LE ROYAUME de Julien Colonna interrogeaient avec un grand sens du romanesque l’identité corse et ce qu’elle pouvait charrier comme combats, qu’ils soient politiques, humains – ou les deux. Frédéric Farrucci entre lui aussi dans la danse avec son deuxième film, LE MOHICAN, histoire de Joseph (Alexis Manenti), berger que des mafieux mettent sous pression pour qu’il leur vende son terrain de bord de mer. Quand Joseph finit par tuer un des malfrats pour se défendre, il fuit, tandis que sa nièce (Mara Taquin) le défend sur les réseaux sociaux. Joseph devient peu à peu un héros et une légende… Avec LE MOHICAN, Farrucci aborde un sujet qui, au-delà de la Corse, concerne une bonne partie du littoral méditerranéen : la bétonisation d’espaces naturels et la corruption qui accompagne ce business. Un thème qu’il aborde en entremêlant deux trames : celle de Joseph, pour un quasi récit de genre, et celle de sa nièce qui, par son action sur les réseaux, insuffle au film ses propos et commentaire. Là où la fuite de Joseph captive, la seconde trame, bien que nécessaire à l’ADN politique du sujet, fait preuve d’un didactisme qui nuit parfois au mordant du film. Reste que la mise en scène de Farrucci, sans affèteries superfétatoires, insuffle au MOHICAN une énergie juste et convaincante parfaitement nourrie par l’imposante présence d’Alexis Manenti.